top of page

Pastilles - décembre 2024

  • Photo du rédacteur: ericfritschrenard
    ericfritschrenard
  • 15 janv.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 févr.


Note de l’auteur : quelques mots inspirés par une sélection de photos prises sur la période



L’avion est au dessus des Alpes. Je n’ai presque pas peur. Je contribue à faire fondre la glace qui illumine le hublot. J’ai bonne conscience ; quelqu’un d’autre aurait pris ma place. Alors je plane. La terre reviendra bien assez tôt sous mes pieds.



Marco nous a invité à boire un café chez lui avant de visiter l’usine, et de déjeuner d’une pizza à un jet de mozzarella de son lac. SON lac, insiste t’il affectueusement. Son café est une caricature de bon café italien. Bon. Très bon. Il dit que pour rien au monde il ne se priverait d’un plaisir matinal. Prendre un café et une cigarette au petit matin, sur son balcon. Son balcon surplombe le lac. La vue sur son lac l’apaise. J’ai bu un café, mangé une pizza et rebu un café sur les bords du lac d’Orta. Son lac et les montagnes qui s’y jettent apaisent.



La nuit est tombé. La terre est sous mes pieds et la ville n’apaise pas. Les lumières fascinent. Elles se dérobent à l’objectif. Elles dansent. Elles rendent la nuit abstraite. Lumineuse, colorée mais abstraite.



C’était le cousin du Père Noël, c’était la nièce du Père Fouettard, ils marchaient cahin-caha, rougeoyants dans la rue commerçante. Ils marchaient de concert piano piano. Parfois leur duo se désaccordait au gré d’une vitrine ou d’un attroupement un peu lent. Jamais loin l’un de l’autre. C’était le cousin du Père Noël, c’était la nièce du Père Fouettard.



Ils m’ont mis entre parenthèses mathématiques sur un quai de train de banlieue. Mon sac est lourd malgré son vide. Je rentre chez moi, s’il existait. Pourtant je rentre chez moi. Ça compte. Je m’éloigne du ventre de Paris, qui n’a plus de ventre que le souvenir. Je digère mes souvenirs, je capuche mon avenir, je samouraïe mon présent. Tant bien que mal. Je vais monter dans le wagon, les mains dans les poches. Peut-être même que je siffloterai un air bravache. Je n’aurai pas peur. Après une parenthèse, il y a toujours d’autres inconnues. Je crois, c’est ce qu’on dit.



Le sol est humide de la nuit. La nuit s’endort, le jour s’étire. Je vais prendre mon élan, orange sur le noir du bois. J’ai balayé des restes de beuveries adolescentes, de cuites dépressives, de joies à fêter, de rencontres d’un soir ou d’une vie. Je balaie les sols et ma fatigue, j’envisage de prochaines vacances. Je suis arpenteur de rue pour qu’elles n’aient l’air de rien lorsque vous les emprunterez la prochaine fois. Certains jours je m’envole sur mon balai, pelle au clair. Pas aujourd’hui, tout est bien rangé, tout est bien nettoyé. Je regarde au bord de l’eau le jour qui se lève.





Petit, j’ai vu le chanteur de Mexico à la télévision. Luis Mariano rayonnait de ses vêtements, de son large sourire et de sa voix tonitruante. J’avais aimé comme virevolté. Un bonbon trop sucré , une barbe à papa déjà hors d’âge, une image gentiment surannée. Je ne l’ai jamais revu à part en lumières au fronton d’un théâtre. Lumières music-hall, bonbon trop sucré, barbe à papa hors d’âge, image gentiment surannée, madeleine de Proust par accident.



Il ne sert parfois à rien d’être original, de regarder la réalité par le dessus, le dessous, la tête en vrac. Parfois le soleil se couche, le ciel rougeoie, les arbres font les ombres chinoises et les lampadaires ont des airs d’extraterrestres posés là par pur hasard. Parfois des créatures vous regardent suspicieux ou rigolards. Mais vous, vous savez qu’ils jouent à cache-cache parmi les arbres décharnés. Comptez jusqu’à ce que la nuit tombe.



Vous voulez montez sur l’ombre parce que la roue vous met le vertige. Rester sur l’ombre, ça reste rassurant. Alors vous toupinez de loin sur l’ombre de la grande roue qui tourne tourne tourne et roue-tourne entre le jaune et le bleu.



Kommentare

Mit 0 von 5 Sternen bewertet.
Noch keine Ratings

Rating hinzufügen

Formulaire d'abonnement

Merci pour votre envoi !

©2021 par Éric FR. Créé avec Wix.com

bottom of page