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Duel en bonne et due forme

  • Photo du rédacteur: ericfritschrenard
    ericfritschrenard
  • 11 août 2024
  • 2 min de lecture
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NB : ce texte est une contribution au défi d'écriture du mois d'août du projet Pochade (allez le découvrir et le soutenir si vous le souhaitez)


Chère toi,

 

Cette fois de trop est de trop comme il se doit.

Une fois de plus tu m’as laissé en plan, la queue basse, les mots au fond de la gorge.

 

Te souviens-tu de cette foule, de la pluie qui hésitait et du parfum de violette ?

Te souviens-tu des costumes bien taillés et des tailleurs à l’avenant ?

Te souviens-tu des sourires carnassiers et des logorrhées végétariennes ?

 

Les verres de champagne tintaient au rythme des socialisations intéressées. Les mastications de petits fours battaient leur plein. Aucune faute de goût, aucun crissement de chips pour couvrir des discussions forcément passionnantes.

 

Ils étaient beaux et pétillants. Tous. Tu m’avais laissé me joindre à eux après un regard dans le miroir. Tu n’avais rien à redire à ma tenue, à ma prestance. Cette fois. Comme quelques autres fois.

 

Et comme ces autres fois, tu m’as planté là, plongé dans cette faune, un verre à la main, un canapé au foie gras en bouche.

 

Mais il n’y aura pas d’autre fois. Cette fois.

Cette fois nous réglerons ça à l’ancienne, à la mousquetaire. Je te défie en duel en bonne et due forme par ce courrier qui babille sous tes yeux.

 

J’aurai le choix des armes, je te laisserai le choix des larmes. Ma victoire ne fait aucun doute. Je suis en rage, en éruption. Je volcanise de l’intérieur et je visualise pour la millième fois ta totale annihilation.

 

Je te défie au ridicule, sur la place publique. En tenue de ballerine avinée, nous nous lancerons des asticots étonnés. Nous déclamerons à l’antique de la variété française des années soixante dix. Nous nous dandinerons tels des canards épileptiques. Nous aboierons de travers lorsqu’enfin la lune pointera son nez.

 

Ce sera ce dimanche, je m’extirperai de mon canapé pour te terrasser. Tu n’y échapperas pas. Ce sera à 15h15, je te marignanerai tel un François 1er en pleine grâce.

Et je retournerai dans mon canapé à jamais. Je ne traînerai plus mon asociabilité imbécile dans des cocktails, des fêtes ou autres repas darwiniens. Je retournerai dans mon antre de quiétude, mon havre de replis sur mes ruminations.

 

Sois à l’heure, chère toi, chère confiance en moi.

1 commentaire

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sylvainemartel
11 août 2024

Pfffff ... Mondanités mondanités... Menfou moi j'aime bien les canapés de foie gras.... Rien Que pour ça ! Poltron et sofa va!

Modifié
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