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Lumières galloises, art et conditions de travail

  • Photo du rédacteur: ericfritschrenard
    ericfritschrenard
  • 3 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Il y a quinze jours, j’anime une formation (inspirante bien sûr, on fait comme si on était sur LinkedIn, et il paraît que je dois soigner mon ego) sur la santé, la sécurité et les conditions de travail. Cela inclut une visite de terrain. Terrain un peu particulier puisqu’on parle d’une boutique de luxe sur les Champs-Élysées (Saint-Laurent en l’occurrence, merci à eux). Il s’agit de regarder, s’interroger sur un environnement de travail (somptueux dans ce cas, mais lieu de travail malgré tout). Il s’agit de prendre du recul et observer, comme dans un musée.


A l’entrée de cette boutique trône d’ailleurs une immense installation lumineuse, enchevêtrement de néons suspendus à une forêt de fils. Nous n’en connaissons pas l’auteur, nous notons très prosaïquement, avec un léger sourire, que les personnels à l’accueil passent une partie de leur temps à surveiller qu’un client, nécessairement important, ne collisionne pas l’œuvre.

Je n’ai pas la curiosité d’en chercher l’auteur.


Le hasard faisant bien les choses, j’ai eu la réponse hier soir en accompagnant ma femme. Il s’agit de Cerith Wyn Evans (gallois et fort connu visiblement, ce qui ne laisse pas de souligner mon ignorance … ou de souligner notre ignorance de manière générale, soyons modestes). Une exposition lui est consacrée  dans la troisième galerie (la plus élevée dans le ciel messin) du Centre Pompidou Metz.

Jeux de lumières, de transparences, de sons aussi. Des silhouettes de nos congénères visiteurs s’y nichent. Surprenant. Le lieu se prête à merveille à ces œuvres. Les risques de collisions subsistent. Mais nous sommes vigilants, observateurs attentifs. Interrogatifs aussi. Pourquoi est-ce de l’Art ? Suspendons notre jugement et regardons.


L’artiste, de sa haute taille, a un regard doux sur ses interlocuteurs admirateurs admiratifs. Les artistes sont habillés en artistes. Les dames ont sorti leurs atours puisés dans des boutiques telles que la susnommée. Les gardiens de la société de gardiennage gardiennent en observant (à quoi pensent ils ?). La photographe, à la décontraction vestimentaire comme une revendication à la transgression, photographie. Je photographie aussi (ça protège sans doute).


Je me suis souvenu des lumières d’une usine pétrochimique, une nuit d’hiver particulièrement froid. C’est très beau une usine pétrochimique la nuit. Des chapelets lumineux dans un enchevêtrement de tuyaux qui ronronnent.  Il faisait si froid que des joints lâchaient et laissaient s’échapper des petites cascades d’acide. Je me suis souvenu du sang froid des opérateurs alors que toutes les alarmes sonnaient et que les soupapes de sécurité entamaient un concerto métallique pas particulièrement rassurant pour mes oreilles novices. Ils ont tout arrêté dans l’ordre, calmement. Attentifs, formés, solidaires.


Les lumières, le regard, l’attention. Il n’y a finalement pas tellement de différences entre art et conditions de travail.

Regarder l’esprit ouvert notre commune et humaine condition qu’elle qu’en soit son expression. Prêter attention, pour qu’on nous la rende.


PS : je vous conseille l’exposition, le Centre Pompidou Metz et Metz bien sûr



 
 
 

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