Cyclotime

Ça commence par une suspension

Un calme avant tempête

Un sommet de montagne russe

Ça vient après un mot de trop

Une contrariété anodine

Une claque des sentiments

Et puis ça...

Vous efface la personnalité comme un château de sable à marée montante dans une crique agitée par le vent ;

Vous vertige les sens dans un tournoiement de flou, de nausée et de jemenfoutisme premier degré ;

Vous fait glisser le temps entre les mains comme une corde de rappel élastique le long d'un à-pic rocheux ;

Vous fait disparaître dans un silence de pierres tombales tout juste coloré par vos sanglots étranglés ;

Vous minimise l'existence, vous adolescence, vous enfance, vous foetise, vous spermatozoïde ;

Effondré sur vous même, petit trou noir humain.

Ça commence par une inspiration

Un frisson cannibale

Une érection de l'âme

Ça vient après un regard

Une main sur la peau

Une drôlerie manifeste

Et puis ça...

Vous fait pétiller l'âme et le ventre comme une pétarade de 14 juillet une nuit de ciel sans nuage ;

Vous enivre le moindre des synapses, le moindre nerfs dans une orgie bacchanale irrépressible ;

Vous impudique comme un explorateur compulsif de champs aériens, de grottes souterraines ;

Vous libère de vos chaînes, de vos chairs pour vous faire virevolter comme une enclume dans un ouragan ;

Vous magnifie, vous désire, vous éveille, vous lumineuse, vous transmet, vous transcende ;

Expansion de vous même, immense univers inconnu.